Réflexions sur l’usage du chi-carré dans la recherche scientifique

Auteur
Jacques  MANDOSI  MAMPUYA, Professeur des Universités

INTRODUCTION

Dans nos institutions d’enseignement supérieur et universitaire, on assiste à une propension un peu exagérée pour le test chi-carré. Nos chercheurs semblent être obnubilés par cette technique comme s’il n’existait pas d’autres techniques et tests plus puissants et plus intéressants. Dans de trop nombreux mémoires et travaux de fin de cycle, et même dans beaucoup de thèses de doctorat, on ne voit que cet instrument de travail.

Le plus souvent, si pas toujours, le chercheur se contente de poser aux sujets de son enquête une série de questions sans lien entre elles, des questions qui ne se conforment à aucune hypothèse, laquelle devrait conduire le lecteur à une conclusion globale de la recherche. Il calcule alors un ou plusieurs chi-carrés à chaque question et prend une décision particulière au niveau de chacun d’eux. On se trouve parfois, en conséquence, devant une vingtaine, voire une quarantaine de chi-carrés sans lien entre eux.

Ne serait-il pas intéressant d’écouter G. De Landsheere (1982, p.28) quand il affirme : « la simple accumulation d’informations ou la tabulation de données numériques, qui ne sont pas dirigées par une hypothèse et ne conduisent pas à une conclusion, ne peuvent pas être considérées comme des recherches scientifiques » ?

Dans cet ordre d’idées, ce sage n’accepterait certainement pas que des travaux faits comme nous venons de le décrire, soient pris pour de véritables recherches scientifiques.

Outre le fait que nos chercheurs appliquent mal cette technique, en général, ils ignorent que souvent ce test ne révèle que l’ombre de la vérité ; car il est caractérisé par des faiblesses structurelles assez importantes, faiblesses dont il faut être conscient pour une bonne interprétation des résultats de la recherche.

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